Hervé / Saint Martin de Caralp

Suite à mon initiation à la fuste j'ai vadrouillé dans le Tarn pour revenir plus que jamais en forme sur le chantier d'Hervé, à quelques km à l'ouest de Foix ! 

Hervé est adorable. Heureux auto-constructeur quoiqu'un peu anxieux à l'idée de prendre la bonne décision ! Il m'a dit à plusieurs reprises : "Tu sais, construire sa maison c'est pas simple. Et encore moi j'étais du métier (charpentier) alors je suis vraiment admiratif des auto-constructeurs qui n'y connaissent rien au départ !" A cela je ne résiste pas de vous livrer sa pensée quand, sentant une pointe de stress je lui ai dit que méticuleux comme il est, accordant une grande part à la reflexion avant d'agir, il n'y avait pas de raison que X ne fonctionne pas : "réfléchir longtemps ne veut pas dire qu'on fera le bon choix". 

Le personnage ainsi cerné, je dois bien dire que l'approche d'Hervé est effectivement bien différente de la plupart des autres auto-constructeurs que j'ai rencontré. Il pèse le pour et le contre et avance à tâtons. Voilà presque 3 ans qu'il est sur son chantier et il doit bien rester encore 2 ans de travaux à ce rythme. Heureusement qu'il travaille 3 jours par semaine pour assurer l'avancement de son chantier et son repos. 

Tout cela n'est pas critique. J'ai juste commencé mon périple avec Gaël, véritable autodidacte plus que jamais détendu, puis Eric et Sarah qui, à partir de bouquins, se sont lancés sans trop réfléchir et sans que cela ne leur pose de souci. Le tempérament des personnes joue beaucoup pour la réalisation du chantier. Moi qui pensais avoir à faire à des extra-terrestres hyper confiants, les auto-constructeurs sont comme vous et moi. Voilà un bel enseignement !

Bref chez Hervé le programme était composé de deux tâches en 4 jours : Bardage bois de l'atelier et débuter le plancher pour l'étage de sa maison.

Pour le bardage en bois brut de son atelier nous avons d'abord plané (avec une plane, cf image ci-dessous) les planches de chênes qui lui restait de sa charpente afin d'enlever l'aubier et ainsi éviter que ces dernières pourrissent avec le temps. 

Une fois que les planches sont purgées d'aubier et de moisissures on les aligne pour voir comment nous pourrions les assembler afin qu'elles recouvrent l'atelier. En parallèle on fixe des tasseaux sur la structure de l'atelier pour pouvoir fixer les dites planches.

Puis on se lance dans l'assemblage et le clouage !

Les jours suivants nous avons mis en place une partie du plancher de sa maison. 

Le complexe de plancher chez Hervé est le suivant : 

- lambris pour l'esthétique depuis le RDC 

- feutre en bois pour l'acoustique

- plaque d'OSB pour donner de l'épaisseur (et surtout pour éviter de les jeter. C'était le plancher temporaire)

- lambourde pour pouvoir fixer le plancher 

- plancher 

Pendant ces quelques jours nous nous sommes cantonner à la mise en place du feutre et de l'OSB.

J'en profite pour vous dire que la maison d'Hervé est en GREB, remplissage paille et que le confort intérieur est incroyable (mais vraie) : une bonne hygrométrie et une sensation de chaleur plutôt satisfaisante !

Il ne fait pourtant pas chaud en novembre au pied des Pyrénées mais je vous assure qu'a l'intérieur sans chauffage (puisqu'il n'y en a pas encore), il fait bon. Les apports solaires sont quasi-suffisants pour chauffer les 100m2... Je milite dorénavant pour ce type de construction.